04/06/2014
SYRIE: LA MORT DE HAMZA BIS REPETITA
Voici bientôt trois ans, je publiais sous ce blog, un poème dédié à Hamza. Ce jeune Syrien avait été torturé à mort par les sbires de Bachar el Assad à Deraa. Il fut le premier. Son petit corps portait des traces de tortures immondes. Ses parties génitales avaient été supprimées.
En 2011, le nombre de morts dus à cette interminable guerre civile comptait 1500 personnes tandis que plusieurs dizaines de milliers d'autres étaient portés «disparus».
Aujourd'hui, ils sont cent fois plus nombreux, morts et enterrés à la va-vite. Ajoutez-y les réfugiés syriens du Liban, de Jordanie, de Turquie, d'Europe et qui n'auront pas accompli leur devoir de «citoyens»…Pour eux la vie s'est transformée en un cauchemar interminable. Dois-je dire qu'ils ne comptent plus sur une aide «occidentale», qu'ils n'ont plus confiance en nous ?
T R E I Z E A N S,
M I L L E A N S…
Hamza en 2011 avant d'avoir été torturé à mort par l'armée de Bachar.
«Le temps
juste le temps
de jouer à la marelle
sur le sol en terre battue
devant la maison à Deraa.
Le temps
juste le temps
de humer le parfum
des pistachiers du jasmin
dans les jardins de Deraa.
Treize ans…
Le temps
juste le temps
de savourer les galettes de «zatah»
et le hommos de sa mère
qui lui disait si souvent: «aya bibi!»
Treize ans
Le temps
juste le temps
d'aimer et d'admirer
ce père qui savait le protéger.
Sauf ce jour de folie
où les moukhabarat de Bachar
transformèrent son corps d'enfant
en hématome géant
Hamza ne leur avait pourtant rien fait
Il ne leur avait rien dit.
Avec les grands, à Deraa
il rêvait seulement de pain
et aussi de liberté
A treize ans
Hamza sera parti au Paradis d'Allah
sans avoir eu le temps de voir la Liberté
fleurir dans son pays».
12:32 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Histoire, Lettres, Monde, Résistance, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |