02/02/2020
PHRASES RETENUES (15) Amin Maalouf
D'un livre à l'autre, des phrases m'agrippent, me hantent
et me poursuivent.
C'est le cas du dernier essai d'Amin Maalouf
dont Les identités meurtrières,
nous avait déjà interpellés.
Avec Le naufrage des civilisations*,
l'académicien français d'origine libanaise,
nous éclaire sur les dérives du Monde
depuis plusieurs décennies.
Mais il ne baisse pas les bras pour autant.
Le romancier et l'essayiste Amin Maalouf est lucide et confiant malgré tout.
Photo: balenfrançais
Le naufrage des civilisations
«En agitant, comme je l’ai fait dans ce livre, le spectre d’un naufrage imminent, n’ai-je pas pris le risque de désespérer ceux qui me liraient ? Mon intention n’était sûrement pas de prêcher le découragement, mais il est du devoir de chacun, dans les circonstances si graves que nous traversons en ce siècle, de demeurer lucide, sincère, et digne de confiance.
Quand, pour calmer les frayeurs de ses contemporains, on choisit de nier la réalité des périls et de sous-estimer la férocité du monde, on court le risque d’être très vite démenti par les faits.
Si les routes de l’avenir sont semées d’embûches, la pire conduite serait d’avancer les yeux fermés en marmonnant que tout ira bien.
Je suis persuadé, d’ailleurs, qu’un sursaut demeure possible. Il m’est difficile de croire que l’humanité se résignera docilement à l’anéantissement de tout ce qu’elle a construit».
* Editions Grasset, 330 p.
18:43 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, France, Histoire, Lettres, Monde, Politique, Solidarité, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |
13/09/2019
UN TEXTE D'ACTUALITE DE STEFAN ZWEIG
D'un livre à l'autre, des phrases m'agrippent, me hantent
et me poursuivent.
Ainsi ces phrases de Stefan Zweig, extraites de Voyages,
qui rejoignent plus que jamais notre actualité.
Je les destine à celles et ceux qui oublient souvent
que s'ils ont eu la chance
de naître en Suisse, c'est par hasard...
En Méditerranée, voici quelques jours.
Copyright: talian Navy - EPA - Keystone.
« Regarde-les donc bien, ces apatrides, toi qui as la chance
de savoir où sont ta maison et ton pays,
toi qui à ton retour de voyage trouves ta chambre et ton lit prêts,
qui as autour de toi les livres que tu aimes
et les ustensiles auxquels tu es habitué.
Regarde-les bien, ces déracinés, toi qui as la chance de savoir
de quoi tu vis et pour qui,
afin de comprendre avec humilité à quel point
le hasard t'a favorisé par rapport aux autres.
Regarde-les bien, ces hommes entassés à l'arrière du bateau
et va vers eux, parle-leur,
car cette simple démarche, aller vers eux, est déjà une consolation ;
et tandis que tu leur adresses la parole dans leur langue,
ils aspirent inconsciemment une bouffée de l'air de leur pays natal
et leurs yeux s'éclairent et deviennent éloquents. »
Stefan Zweig dans les années 20.
Né à Vienne, il connut des années d'errances
avant de se réfugier au Brésil où il choisit de mourir en 1942,
apatride.
In Voyages (entre 1902 et 1939), Le livre de poche).
17:16 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Histoire, Lettres, Monde, Politique, Résistance, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) |