16/11/2015
BEYROUTH-PARIS: NADIA TUENI
BEYROUTH*
Parce que les victimes de Beyrouth comptent autant que celles de Paris,
ma mère-patrie culturelle,
parce que le sang des êtres a partout la même couleur,
voici un texte de la poète libanaise Nadia TUENI
dont la mère était Française.
Je le dédie à la mémoire des victimes de Daech.
«Qu’elle soit courtisane, érudite ou dévote,
péninsule des bruits, des couleurs, et de l’or,
ville marchande et rose, voguant comme une flotte,
qui cherche à l’horizon la tendresse d’un port,
elle est mille fois morte, mille fois revécue.
Beyrouth des cent palais, et Béryte des pierres,
où l’on vient de partout ériger ces statues,
qui font prier les hommes, et font hurler les guerres.
Ses femmes aux yeux de plages qui s’allument la nuit,
et ses mendiants semblables à d’anciennes pythies.
(...) Beyrouth est en Orient le dernier sanctuaire
où l’homme peut toujours s’habiller de lumière».
* In Oeuvres poétiques complètes, Editions Dar An Nahar.
15:28 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Développement durable, Lettres, Monde, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) |
05/11/2015
LIBAN: LIBERTE!
Le Salon francophone du livre 2015 de Beyrouth,
qui vient de fermer ses portes, était intitulé LIVRES LIBRES.
Avec la silencieuse complicité de Paul Eluard,
un texte est né spontanément: le voici.
Sur les murs de tes maisons anciennes
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur tes façades amputées
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur la statue des Martyrs
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur les églises et les mosquées
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur les vagues éternelles de ta mer
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur les fantômes de mes insomnies
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur les Cèdres du Chouf et de Bcharré
j’écris ton nom
LIBERTE
Avec le sang de Gibran et Samir
j’écris ton nom
LIBERTE
Avec vos larmes et mes larmes
j’écris ton nom
LIBERTE
Sur le front de tes enfants
je lis ton nom
LIBERTE
Dans les yeux des vieillards
aussi
je lis ton nom
Et dans le parfum du jasmin
en communion avec Khalil Gibran
et Nadia Tuéni
j’ai écrit ce mot sacré
LIBERTE
18:33 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Résistance, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) |