11/02/2017
PHRASES RELUES: BERTIL GALLAND
J’ai eu le bonheur de relire
LES POLES MAGNETIQUES
de Bertil Galland.
Voici pour vous les quelques perles
que j'y ai (re)trouvées.
Bertil Galland à 24 ans dans «la sphère à part» qu'il imaginait enfant.
Photo: Collection personnelle.
«A quel âge commençons-nous à enregistrer les faits?»
«Très tôt, je me suis figuré l’existence d’une sphère à part que j’identifiais, par une simplification naïve, à une vie d’errant, de vagabond, d’explorateur. Il me semblait que j’en prenais la direction en lisant des poèmes».
«Qui mesure les actes et les instants qui compteront dans nos destinées ?
Nous les avons vécus humblement, ici, ailleurs, et jusque dans le déploiement des latitudes, passant de guerres en réconciliations, jusqu’à retrouver fidèlement notre champ au centre de l’Europe».
«Même de nos proches, nous ne connaissons ni les secrets ni les ressorts».
«Les mots, je les ai chéris dès que j’ai su lire. Je m’attachais à eux. Les strophes qui me touchaient chez un poète, je me mis très tôt à les apprendre pour me les réciter librement. Elles se sont inscrites dans le disque dur. Je me les récite encore».
«Fixer des images dans l’échappée du temps, c’était, à l’âge du collège déjà, la présomption qu’il fallait, de cette fuite universelle, retenir quelque chose. Le papier avait cette vertu de recueillir un semblant d’éternité».
«Un pôle magnétique, durant mon enfance, m’attira vers l’ailleurs. Il m’a convaincu que j’étais l’autre, le rêveur des chemins. La musique des mots m’ouvrit les horizons que la guerre avait bouchés».
«Selon mes voeux d’enfance, je n’ai été qu’un vagabond. Je n’ai fait qu’entrevoir en politique les hautes sphères de la sagesse et celle de la folie. C’est le goût des êtres vivants, non des idées, qui m’a porté. Et la source du pouvoir, je n’ai cessé de la chercher dans des paysages. Coiffé d’un bonnet de cosmographe, j’ai arpenté les continents avec l’espoir adolescent de les voir ensemencés de destinées comme des étincelles».
* In Les Pôles magnétiques*, Slatkine, 255 p.
10:35 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |
05/02/2017
ANDREE CHEDID: 6 FEVRIER 2011- 6 FEVRIER 2017
Andrée Chedid nous a quittés le 6 février 2011
après avoir eu le temps, bien que déjà atteinte par la maladie d'Alzheimer, d'écrire un de ses livres les plus déchirants:
L'Etoffe de l'Univers* dont est extrait ce poème.
Je me nomme poète
«Au-dessus du Poète
Il y a la Poésie
Cette langue des dieux
Et par-delà
L’imaginaire est Roi
J’étais le Commandeur
De ce domaine
Devenu mon Royaume
Je me rappelle
Les Mots et les Paroles
Je les traque
Et les retraque
Je les attrape
Puis je les perds
Je les rattrape
Puis les reperds
Ont-ils un sens
Ces Mots ?»
Ces Paroles ?
Quelle importance
Leur nom est Amour
Et je me nomme Poète.»
Extrait de L’étoffe de l’univers (Flammarion, 2010)
11:31 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Monde | Lien permanent | Commentaires (0) |