25/06/2011
POEMES CHOISIS (13): RENE DEPESTRE
A l’instar de la nature et de la musique, la poésie peut nous être un viatique.
Au fil des jours, je vous proposerai des textes qui m’accompagnent
avec une fidélité indéfectible.
«Rien, en Poésie, ne s’achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid

«T’écrire, c’est laver à grande eau mon espoir
c’est placer mon cœur dans sa voiture d’enfant pauvre
et le pousser tout le long de ton printemps peuplé de rides et de larmes,
t’écrire, c’est m’endormir sous les larmes d’une colombe,
t’écrire, c’est ouvrir mille fenêtres sur cent mille oiseaux musiciens…
Que deviennent les nègres ? me demandes-tu.
Que deviennent les nôtres, tout le long des ports ?
Après avoir couru tant d’horizons lointains
Donne-moi des nouvelles du sang nègre
Dis-moi si Sao-Paulo le laisse tutoyer à sa guise les étoiles
Si Sao-Paulo le laisse dormir sur ses deux oreilles de coquelicots…»
· In Minerai noir, Présence africaine.
16:23 Écrit par Gilberte Favre dans Lettres | Tags : rené depestre, poésie, andrée chedid | Lien permanent | Commentaires (0) |
17/06/2011
POEMES CHOISIS (12): ROBERT DESNOS
A l’instar de la nature et de la musique, la poésie peut nous être un viatique.
Au fil des jours, je vous proposerai des textes qui m’accompagnent
avec une fidélité indéfectible.
«Rien, en Poésie, ne s’achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
CHANT DU CIEL
La fleur des Alpes disait au coquillage: «tu luis»
Le coquillage disait à la mer: «tu résonnes»
La mer disait au bateau: «tu trembles»
Le bateau disait au feu: «tu brilles»
Le feu me disait: «je brille moins que ses yeux»
Le bateau me disait: «je tremble moins que ton coeur quand elle paraît»
La mer me disait: «je résonne moins que son nom en ton amour»
Le coquillage me disait: «je luis moins que le phosphore du désir dans ton rêve creux»
La fleur des Alpes me disait: «elle est belle»
Je disais: «elle est belle, elle est belle, elle est émouvante».

Robert Desnos en 1927 (il décéda en 1945 à Auschwitz).
In Corps et biens, Poésie/Gallimard
11:23 Écrit par Gilberte Favre dans Lettres | Tags : robert desnos, andrée chedid, poésie | Lien permanent | Commentaires (0) |