04/01/2014
MON VOEU POUR 2014: DEMEURONS DES INVAINCUS!
Ce mois de janvier 2014, «ils» ont osé brûler la Bibliothèque grecque orthodoxe de Tripoli, au nord du Liban. A la fin 2013, des islamistes avaient saccagé une Bibliothèque au Mali porteuse d'une longue tradition.
Et pourquoi donc ? Ces livres ne leur avaient rien fait… Les livre sont innocents. Les livres sont sacrés. Et pourtant, certains fanatiques veulent les réduire en poussière et ils le font. Un jour verra-t-on brûler la Bibliothèque d'Alexandrie ?
Face au retour de l'obscurantisme et de la violence aveugle, nous ne sommes certes que des fétus de paille.
En cette aube 2014, à l'instant de vous et de (nous) souhaiter un monde plus juste et solidaire, j'entends le conseil d'un ami oriental:
«Si, face à une difficulté, tu n'as pas le moral, tu as déjà perdu…»
Voilà des années que ces mots m'accompagnent et que je crois en cette attitude.
Sans tomber dans l'angélisme et le déni, et si nous relisions les poètes qui ont cru à l'Espoir ?
Face à une planète déboussolée, ainsi choisirons-nous de ne pas nous résigner, faute de mieux, en demeurant des invaincus.
«J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur».
Andrée Chedid (In Une salve d’avenir. L’espoir, anthologie poétique, Gallimard).
«La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée...
… Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager».
Paul Eluard (in Derniers poèmes d'amour, Seghers).
«Je suis dans la clarté qui s'avance
Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau.
Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres,
les arbres si pleins d'espoir, les arbres si verts…»
Nazim Hikmet (in Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie/Gallimard).
Et toujours du grand poète turc:
«Des jours mauvais
aux jours meilleurs,
les hommes porteront les hommes».
A vous et à ceux que vous aimez, belle et bonne année 2014!
17:21 Écrit par Gilberte Favre dans Lettres, Monde, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) |
17/03/2013
PHRASES LUES (8): LE SANG DES MOTS
Parce que «Les regards dont je parle
sont parfois les appels d'un coeur affamé», comme l'écrivait
Henri Roorda, et que j'en côtoie chaque jour ou presque ici et là,
voici quelques citations extraites
de mes dernières lectures.
Puissent-elles éclairer vos chemins printaniers!
«On écrit pour être aimé
et pour aimer».
Claude Roy
«Ecrire
c'est dessiner une porte
sur un mur infranchissable,
et puis l'ouvrir».
Christian Bobin (L'homme-joie, L'Iconoclaste),
«Il ne fait aucun doute que tu es un individu imparfait
et blessé,
un homme qui porte en lui une blessure
depuis le tout début
(pourquoi sinon
aurais-tu passé toute ta vie d'adulte
à verser ce sang de mots sur une page ?)
Paul Auster (Chronique d'hiver, Actes Sud).
«J'étais souvent un Olivier Messiaen forestier.
Il suffisait que j'introduise mes pas dans les bois
pour écouter, sur les épicéas et les mélèzes,
l'appel des mésanges bleues.
Je recopiais les oiseaux avec des mots».
Raymond Farquet (Les jours s'en vont, je demeure, L'Aire).
«Marche, laisse-toi porter par le hasard,
choisis d'aller nulle part
plutôt que de savoir à l'avance où tu vas.
Entre dans une librairie,
ouvre les livres que tu ne connais pas.
Prends-en un que tu ne connais pas
et fais-en le livre de ta vie…»
David Collin (Les cercles mémoriaux, Editions L'Escampette)
«On se lit à travers les livres,
soit pour se découvrir, soit pour se contrôler».
Romain Rolland
18:08 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Nature, Solidarité, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |