25/08/2018
POEMES CHOISIS (61) JOSE-FLORE TAPPY
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Les pylônes*
Lauréate de plusieurs grand prix littéraires – dont le Schiller –
José-Flore Tappy a publié son dernier livre à La Dogana.
photo: Y.B. Babelio
«C’est l’heure où
les jardins encore humides
sous les arbres en fleurs
déplient leurs couvertures
comme une terre promise
avant que monte avec le jour
l’amertume poussiéreuse
des fenouils
On fait des nœuds aux phrases
on les attache entre elles,
maille après maille,
ainsi s’étend autour de nous
un grand filet de bruits,
de conversations, de murmures,
où s’éveille, suspendu,
tout un village de terre,
d’asphalte
nos voix se croisent dans l’aube
comme des phares un peu flous,
comme les marguerites effacées
de ton vieux tablier
ténues, elles frôlent le sol
sans se briser…»
* In Trás-os-montes, La Dogana, Collection Poésie, Genève, 2018.
15:55 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Genève, Lettres, Médias, Université, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/03/2018
PHRASES RETENUES (9) LOUIS ANTOINE CHEDID
D'un livre à l'autre,
des phrases m'agrippent,
me hantent, me poursuivent.
Ou me questionnent...
Comme ces lignes de Louis Antoine Chedid,
publiées à Lausanne en 2002.
Emanant d'un esprit curieux et visionnaire,
elles préfiguraient l'ère de l'intelligence artificielle
et du tout numérique.
Mais le scientifique et littéraire se demandait:
«Saurons-nous encore grimper dans les nuages?»
Louis Antoine Chedid
lors de la sortie de presse de BABEL, fable ou métaphore.
Photo: R. Bettex
«L’ordinateur deviendra-t-il le deuxième Messie, le Paraclet ou l’Antéchrist annoncé dans les différents livres sacrés et attendus depuis des millénaires par les diverses religions ?
Pris dans la nasse de ce merveilleux jouet, serons-nous détournés à jamais de la turbulence originelle du mot? Le mot, ces objet le plus concret, le plus dur, le plus fertile de toute la Nature ?
Perdrons-nous la mémoire du chemin qu’empruntaient nos ancêtres pour descendre dans les plus profondes grottes à la recherche des esprits ?
Et que deviendront les baignades oniriques dans la nappe phréatique de l’inconscient universel ?
Saurons-nous encore grimper dans les nuages ?»
Dans cet ouvrage co-écrit avec son épouse, Andrée,
l'ex-professeur honoraire de l'Institut Pasteur
fit œuvre de précurseur.
Un ouvrage à deux voix
BABEL se compose de deux récits: une fable et une métaphore.
Dans le premier, Andrée Chedid nous fait entendre la voix d’Aél, une Babylonienne contemporaine de la Tour et ensuite celle d’une femme d’aujourd’hui, Léa, qui s’interroge sur la réalité de ce discours.
Dans le second récit, Louis Antoine Chedid se demande si Babel ne serait pas une métaphore. Une métaphore riche de sens qui questionnerait à la fois notre vision du Divin, notre compréhension du langage et même le pouvoir de l’ordinateur.
Regards, approches différents, parfois opposés, sont librement traités en ces deux récits.
* In BABEL, Fable ou métaphore, Andrée Chedid et Louis Antoine Chedid, 62 p, 2002, Editions Z, Lausanne.
http://editionz.ch
18:19 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, France, Lettres, Médias, Monde, Musique, Politique, Science, Spiritualités, Suisse, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |