17/10/2015
POEMES CHOISIS (48) RENE A R C O S
Comme l'air que nous respirons, la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons, voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
TOUT N’EST PEUT-ÊTRE PAS PERDU
«Tout n’est peut-être pas perdu
Puisqu’il nous reste au fond de l’être
Plus de richesses et de gloire
Qu’aucun vainqueur n’en peut atteindre;
Plus de tendresse au fond du coeur
Que tous les canons ne peuvent de haine
Et plus d’allégresse pour l’ascension
Que le plus haut pic n’en pourra lasser
Peut-être que rien n’est perdu
Puisqu’il nous reste ce regard
Qui contemple au-delà du siècle
L’image d’un autre univers.
Rien n’est perdu puisqu’il suffit
Qu’un seul de nous dans la tourmente
Reste pareil à ce qu’il fut
Pour sauver tout l’espoir du monde».
In Le Sang des autres, 1919.
17:52 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Résistance, Solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/10/2015
POEMES CHOISIS (47) FERNANDO PESSOA
Comme l'air que nous respirons, la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons, voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Fernando Pessoa (allias Alberto Caeiro pour ce texte).
IL NE SUFFIT PAS D'OUVRIR LA FENETRE
«Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n’est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il ne faut avoir aucune philosophie.
Avec la philosophie, il n’y a pas d’arbres : il y a seulement des idées.
Il n’y a que chacun de nous, pareil à une cave.
Il n’y a qu’une fenêtre fermée, et le monde entier au-dehors ;
Et un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre s’ouvrait,
et qui n’est jamais ce qui est vu lorsque la fenêtre s’ouvre».
* In Oeuvres poétiques, Bibliothèque de la Pléiade, 2001.
11:38 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |