07/09/2018
OÙ ALLONS-NOUS ? LA REPONSE DE KAZANTZAKI
D'un livre à l'autre,
des phrases m'agrippent,
me hantent, me poursuivent.
Me questionnent ou m'apaisent
lorsque les temps, sur notre planète,
se font agités.
Ainsi ces lignes de Nikos Kazantzaki*,
qui ne fut pas seulement, et de loin là,
l'auteur de Zorba le Grec.
Disparu en 1957, ce géant de la littérature mondiale
a laissé une œuvre intemporelle.
Ecrivain et homme d'action,
Nikos Kazantzaki fut sans cesse à la recherche de l'Absolu.
«Où allons-nous ?
Ne le demande pas. Monte et descends.
Il n’y a pas de commencement, il n’y a pas de fin.
Il n’y a que le moment présent,
débordant d’amertume et de douceur,
et je le savoure jusqu’à la lie.
Je choisis le chemin qui monte. Pourquoi ?
C’est sans logique, sans certitude,
car je sais combien sont impuissants,
dans ces moments capitaux,
le cerveau et les étroites certitudes de l’homme.
Je choisis le chemin qui monte,
parce que c’est vers le haut que me pousse mon coeur.
Plus haut, plus haut, plus haut!
crie mon coeur, et je le suis avec confiance.»
* Nikos Kazantzaki in Ascèse, rééd. aux Forges Vulcain.
16:49 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, France, Lettres, Monde, Résistance, Spiritualités, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |
25/08/2018
POEMES CHOISIS (61) JOSE-FLORE TAPPY
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Les pylônes*
Lauréate de plusieurs grand prix littéraires – dont le Schiller –
José-Flore Tappy a publié son dernier livre à La Dogana.
photo: Y.B. Babelio
«C’est l’heure où
les jardins encore humides
sous les arbres en fleurs
déplient leurs couvertures
comme une terre promise
avant que monte avec le jour
l’amertume poussiéreuse
des fenouils
On fait des nœuds aux phrases
on les attache entre elles,
maille après maille,
ainsi s’étend autour de nous
un grand filet de bruits,
de conversations, de murmures,
où s’éveille, suspendu,
tout un village de terre,
d’asphalte
nos voix se croisent dans l’aube
comme des phares un peu flous,
comme les marguerites effacées
de ton vieux tablier
ténues, elles frôlent le sol
sans se briser…»
* In Trás-os-montes, La Dogana, Collection Poésie, Genève, 2018.
15:55 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Genève, Lettres, Médias, Université, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |