31/05/2016
POEMES CHOISIS (55) LAURENCE VERREY
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
LA BEAUTE COMME UNE TRÊVE
Si Laurence Verrey est très lucide quant à notre monde,
la beauté découverte à l'enfance l'empêche de désespérer.
Photo: SP L.V.
«Un jour très précis de l’enfance,
m’est venue la révélation de la beauté.
A quel âge exactement, sept ou huit ans peut-être.
C’était un jour d’été, petite fille et son père en compagnie.
Un jour limpide, et la scène elle-même d’une grande simplicité.
Nous roulions en voiture.
J’ai vu soudain s’inscrire au cœur des champs jaunes –
c’était le temps des moissons – de la campagne vaudoise,
le bleu lointain du lac Léman.
Comme monter d’une absence, se mettre à vibrer bleu,
venir à l’existence.
Le mouvement du paysage créant une émotion,
le lac venant à la rencontre.
J’ai pensé: C’est la beauté. C’est ça la beauté.
Un mot devenu vivant. Gravé vivant. La beauté advenue…»
Editions de L’Aire, 83 pages.
17:22 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |
08/05/2016
POEMES CHOISIS (54) ROSE AUSLÄNDER
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
PERSONNE
La poétesse Rose Ausländer en 1914.
C'était dans la Pologne natale,
avant les Etats-Unis et le retour en Europe...
Je suis le Roi Personne
portant son Pays de Personne
dans sa poche
Muni d’un passeport d’étranger
je vogue de mer en mer
Toi l’Eau tes yeux bleus
tes yeux noirs
incolores
Mon pseudonyme
Personne
est légitime
Personne ne soupçonne
que je suis un roi
portant dans ma poche
mon pays sans patrie.
* In Sans visa Tout peut servir et autres proses, traduction Eva Antonnikov, Editions Héros-Limite, 108 p.
www.heros-limite.com
15:45 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Monde, Politique, Résistance | Lien permanent | Commentaires (0) |