25/09/2017
D'ANDREE CHEDID A JACQUES DARBELLAY
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Jacques Darbellay* était un homme aussi profond que discret,
humble et généreux.
Il s'en est allé tout récemment
après un voyage de plusieurs années au Pays d'Alzheimer.
Je lui dédie ce poème d'Andrée Chedid
qui l'avait précédé voici quelques années
sur ces mêmes chemins.
POUR L'AUTRE, MON AMI
«Ce mot pour toi l'Autre
Ce mot pour te dire Ami
A la veille de nos nuits
Dans ce voyage si lent
Le trop long parcours de ma vie
ralentie
Ce temps si court au-dedans de nos jours
Ce temps si froid au-delà des automnes.
Ce mot sera pour toi, l'Autre,
mon Ami».
La pureté d'un regard.
Jacques Darbellay: auteur, pédagogue, alpiniste et ami fidèle.
Photo: Georges Laurent
Jacques Darbellay*
Jacques Darbellay avait fondé en Valais une école réputée, Maya-Joie, où la rigueur de l’enseignement et l'humanisme se conjuguaient au respect de la nature et à la pratique du sport. L'écriture était sa passion. On lui doit des poèmes et des monographies, des récits (parmi lesquels L'enfant de la Rosière) et des biographies. Son excellent Maurice Chappaz à la trace, paru en 1986 aux Editions Zoé, demeure une référence.
Jacques Darbellay arpenta souvent la montagne valaisanne en compagnie du poète Maurice Chappaz et de Georges Laurent. Il signa avec son ami photographe animalier trois ouvrages: Sur le vif (Editions Maya-Joie), Saisons à vivre (Musumeci) et Maurice Chappaz, le marcheur au fil des mots (Porte-plumes, 2006) qui fut son dernier ouvrage.
09:26 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Nature, Suisse | Lien permanent | Commentaires (0) |
05/02/2017
ANDREE CHEDID: 6 FEVRIER 2011- 6 FEVRIER 2017
Andrée Chedid nous a quittés le 6 février 2011
après avoir eu le temps, bien que déjà atteinte par la maladie d'Alzheimer, d'écrire un de ses livres les plus déchirants:
L'Etoffe de l'Univers* dont est extrait ce poème.
Je me nomme poète
«Au-dessus du Poète
Il y a la Poésie
Cette langue des dieux
Et par-delà
L’imaginaire est Roi
J’étais le Commandeur
De ce domaine
Devenu mon Royaume
Je me rappelle
Les Mots et les Paroles
Je les traque
Et les retraque
Je les attrape
Puis je les perds
Je les rattrape
Puis les reperds
Ont-ils un sens
Ces Mots ?»
Ces Paroles ?
Quelle importance
Leur nom est Amour
Et je me nomme Poète.»
Extrait de L’étoffe de l’univers (Flammarion, 2010)
11:31 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Monde | Lien permanent | Commentaires (0) |