30/09/2011
POEMES CHOISIS (22): GUY LEVIS MANO
Typographe passionné, éditeur et traducteur, Guy Lévis Mano n'a pas seulement édité les plus grands – dont il est souvent devenu l'ami – Eluard, Char, Jouve, Gisèle Prassinos, Andrée Chedid – mais il a aussi traduit, entre autres poètes, Novalis et Walt Whitman, Essénine et Pasternak, Lorca et Senghor. Cet auteur de poèmes qu'il lui arriva de publier sous le pseudonyme de Jean Garamond nous a laissé des textes lumineux.
LOGER LA SOURCE*
«Il avait lu – tant lu.
Un jour, il gravit la montagne qui dominait la terre, il fut ému.
Mais il avait tant lu qu'il était comme un dos de livre.
De lui saillaient les feuilles, elles interceptaient, enfermaient, froissaient toutes les sources et toutes les frondaisons.
Alors fut en lui une lente faim.
Il se sentit pesant et aspira le vent.
Le vent l'effeuilla.
Il se trouva comme le dos creux d'un livre sans pages.
Et dans ce long creux le fluent et le verdoyant vinrent s'y loger.
Il devint la source et la clairière».
* In Guy Lévis Mano, par Andrée Chedid et Pierre Toreilles, collection Poètes d'aujourd'hui, Editions Seghers.
Un site:
www.guylevismano.com
21:50 Écrit par Gilberte Favre dans Culture | Tags : guy levis mano, andrée chedid, seghers | Lien permanent | Commentaires (0) |
13/09/2011
POEMES CHOISIS (21): SCHEHADE
LE SOURIRE ETERNEL DU POETE

Poète et dramaturge, Georges Schehadé est un auteur libanais d'expression française.
En dépit des épreuves qu'il aura endurées dans sa vie personnelle (la perte d'un enfant),
malgré la guerre qui le poussa à s'exiler à Paris, où il repose pour toujours depuis 1989,
ce grand Monsieur de la littérrature aura su jusqu'au bout garder son âme d'enfant.
J'ai retenu de lui la fraîcheur d'un sourire. En plus de l'éternité de sa poésie...
«Sous un feuillage indifférent à l'oiseau salarié
Je dis que les pommes sont justes et belles
Dans la tristesse du matin
Je parle d'une rose plus précieuse
Que les rides du jardinier
Parce que les livres sont dans les chambres
Parce qu'il y a de l'eau dans le corps des amants».
In Les Poésies, préface de Gaëtan Picon, collection Poésie/Gallimard
18:32 Écrit par Gilberte Favre dans Culture | Tags : georges schehadé, liban, andrée chedid, poésiegallimard | Lien permanent | Commentaires (0) |