29/09/2014
POEMES CHOISIS (42) BERTOLT BRECHT
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
L’heure n’est pas à la poésie
Bertolt Brecht: poète méconnu.
«Je sais bien: On n’aime que
Les gens heureux. Leur voix
Nous plaît. Leur visage est beau.
L’arbre étiolé de la cour
Dénonce l’aridité du sol, mais
Les passants le traitent d’estropié
A juste titre.
Je ne vois
Ni les bateaux verts ni les joyeuses voiles du Sund. De tout cela
Je ne vois que le filet déchiré des pêcheurs.
Pourquoi ne parlé-je que
De la quadragénaire qui chemine le dos voûté?
Les seins des jeunes filles
Sont chauds comme aux temps passés.
Une rime dans ma chanson
Me semblerait presque être une insolence.
En moi s’affrontent
L’enthousiasme à la vue du pommier en fleurs
Et l’effroi lorsque j’entends les discours du barbouilleur.*
Mais seul le second
Me pousse à ma table de travail»…
* Brecht aimait utiliser ce sobriquet pour désigner Hitler qui voulait devenir peintre en suivant l’Ecole des Beaux-Arts de Vienne.
11:41 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres | Lien permanent | Commentaires (0) |
20/09/2014
POEMES CHOISIS (41) LAURENT TERZIEFF
Les années se suivent et la Poésie continue à nous habiter.
Comme l'air que nous respirons, elle nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons, voici des textes qui répondent parfaitement aux interrogations du 21 me siècle
et à notre humaine condition.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Laurent Terzieff, à Paris, dans les années 60, peu après avoir créé
sa propre compagnie avec Pascale de Boysson.
«Paris s'ignore
Paris est à vendre
Ici s'efface une histoire
Ici commence une ville
Où les enfants se couchent à l'aube
Remontant à l'envers les célestes façades
Qui mènent au sommeil
Ici s'efface une histoire
Ici commence une ville
Où les enfants s'étalent
La gorge pleine de sang
Les yeux pleins de nuit
Aux mornes vapeurs de la lumière
Dans ses rues couvertes d'oubli
Où la roulotte s'égare vers la plaine
Paris s'ignore
Paris est à vendre».
* In Cahiers de vie, Gallimard.
Laurent Terzieff avait quinze (15) ans lorsqu'il écrivit ce poème.
La poésie avait une importance primordiale pour lui. Dans son livre, nous rencontrons Slawomir Mrozec, Aragon, Jean-Pierre Siméon...
17:52 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, France, Lettres | Lien permanent | Commentaires (0) |