24/03/2013
POEMES CHOISIS (34) BORIS PASTERNAK
Les années se suivent et la Poésie continue à nous habiter.
Comment, depuis plus de deux ans,
ne pas penser au martyre des enfants de Syrie ?
Dans un poème quasiment prémonitoire,
Boris Pasternak avait imaginé leur souffrance
ainsi que celle de tous les petits innocents du monde
victimes de leurs tyrans.
Car il est un fait indéniable:
bien que l'humanité soit condamnée à la Paix,
certains «responsables» de notre planète
n'ont tiré aucune leçon de l'Histoire.
Un jour viendra peut-être...
«Rien, en Poésie, ne s’achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid*
Un conte terrible**
(et d'actualité)
(
Petit réfugié syrien dans les rues de Beyrouth.
photo: coypright gf
«Tout changera alentour
Sera rebâtie la capitale
Mais des enfants arrachés à leur sommeil
Jamais ne sera pardonnée la frayeur
Jamais ne pourra être oubliée
La peur qui laboure les visages
Au centuple devra payer,
L'ennemi vaincu, cette terreur.
Jamais, on n'oubliera ses bombes
et il lui sera tenu compte de chaque heure
Durant laquelle il pouvait tout infliger,
Comme autrefois Hérode, à Bethléhem.
Un nouveau meilleur siècle viendra,
Disparaîtront les témoins oculaires.
Mais les tortures des enfants mutilés
Jamais ne pourront être oubliées».
* In Rythmes, Editions Gallimard,1992. Andrée Chedid aurait eu 93 ans ce 20 mars 2013. Elle est décédée le 6 février 2011.
** In Dans les trains du matin, Seghers, 1958.
16:35 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres | Lien permanent | Commentaires (0) |
17/03/2013
PHRASES LUES (8): LE SANG DES MOTS
Parce que «Les regards dont je parle
sont parfois les appels d'un coeur affamé», comme l'écrivait
Henri Roorda, et que j'en côtoie chaque jour ou presque ici et là,
voici quelques citations extraites
de mes dernières lectures.
Puissent-elles éclairer vos chemins printaniers!
«On écrit pour être aimé
et pour aimer».
Claude Roy
«Ecrire
c'est dessiner une porte
sur un mur infranchissable,
et puis l'ouvrir».
Christian Bobin (L'homme-joie, L'Iconoclaste),
«Il ne fait aucun doute que tu es un individu imparfait
et blessé,
un homme qui porte en lui une blessure
depuis le tout début
(pourquoi sinon
aurais-tu passé toute ta vie d'adulte
à verser ce sang de mots sur une page ?)
Paul Auster (Chronique d'hiver, Actes Sud).
«J'étais souvent un Olivier Messiaen forestier.
Il suffisait que j'introduise mes pas dans les bois
pour écouter, sur les épicéas et les mélèzes,
l'appel des mésanges bleues.
Je recopiais les oiseaux avec des mots».
Raymond Farquet (Les jours s'en vont, je demeure, L'Aire).
«Marche, laisse-toi porter par le hasard,
choisis d'aller nulle part
plutôt que de savoir à l'avance où tu vas.
Entre dans une librairie,
ouvre les livres que tu ne connais pas.
Prends-en un que tu ne connais pas
et fais-en le livre de ta vie…»
David Collin (Les cercles mémoriaux, Editions L'Escampette)
«On se lit à travers les livres,
soit pour se découvrir, soit pour se contrôler».
Romain Rolland
18:08 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Nature, Solidarité, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |