11/06/2016
POEMES CHOISIS (56) SUIS TA DESTINEE...
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
FERNANDO PESSOA:
Fernando Pessoa par Maria José de Lencastre
SUIS TA DESTINEE
«Suis ta destinée,
Arrose les plantes,
Aime les roses.
Le reste est l’ombre
D’arbres étrangers.
La réalité
Est toujours plus ou moins
Que ce que nous voulons.
Nous seuls sommes toujours
Égaux à nous-mêmes.
Vivre seul est doux,
Vivre simplement,
Toujours, est noble et grand,
Sur les autels, en ex-voto
Pour les dieux, laisse la douleur.
Regarde la vie de loin.
Ne l’interroge jamais.
Elle ne peut rien
Te dire. La réponse
Est au-delà des dieux.
Mais sereinement
Imite l’Olympe
Au fond de ton coeur.
Les dieux sont dieux
Parce qu’ils ne se pensent pas»
Les œuvres de Fernando Pessoa ont paru chez Gallimard/Poésie.
21:42 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Société - People | Lien permanent | Commentaires (0) |
31/05/2016
POEMES CHOISIS (55) LAURENCE VERREY
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
LA BEAUTE COMME UNE TRÊVE
Si Laurence Verrey est très lucide quant à notre monde,
la beauté découverte à l'enfance l'empêche de désespérer.
Photo: SP L.V.
«Un jour très précis de l’enfance,
m’est venue la révélation de la beauté.
A quel âge exactement, sept ou huit ans peut-être.
C’était un jour d’été, petite fille et son père en compagnie.
Un jour limpide, et la scène elle-même d’une grande simplicité.
Nous roulions en voiture.
J’ai vu soudain s’inscrire au cœur des champs jaunes –
c’était le temps des moissons – de la campagne vaudoise,
le bleu lointain du lac Léman.
Comme monter d’une absence, se mettre à vibrer bleu,
venir à l’existence.
Le mouvement du paysage créant une émotion,
le lac venant à la rencontre.
J’ai pensé: C’est la beauté. C’est ça la beauté.
Un mot devenu vivant. Gravé vivant. La beauté advenue…»
Editions de L’Aire, 83 pages.
17:22 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Lettres, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |