25/08/2018
POEMES CHOISIS (61) JOSE-FLORE TAPPY
Comme l'air que nous respirons,
la Poésie nous sera toujours vitale.
Au fil des jours et des saisons,
voici des textes qui nous semblent répondre
aux interrogations du vingt-et-unième siècle
et à notre humaine condition.
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
Les pylônes*
Lauréate de plusieurs grand prix littéraires – dont le Schiller –
José-Flore Tappy a publié son dernier livre à La Dogana.
photo: Y.B. Babelio
«C’est l’heure où
les jardins encore humides
sous les arbres en fleurs
déplient leurs couvertures
comme une terre promise
avant que monte avec le jour
l’amertume poussiéreuse
des fenouils
On fait des nœuds aux phrases
on les attache entre elles,
maille après maille,
ainsi s’étend autour de nous
un grand filet de bruits,
de conversations, de murmures,
où s’éveille, suspendu,
tout un village de terre,
d’asphalte
nos voix se croisent dans l’aube
comme des phares un peu flous,
comme les marguerites effacées
de ton vieux tablier
ténues, elles frôlent le sol
sans se briser…»
* In Trás-os-montes, La Dogana, Collection Poésie, Genève, 2018.
15:55 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Femmes, Genève, Lettres, Médias, Université, Vaud | Lien permanent | Commentaires (0) |
12/08/2018
ALAIN BOSQUET: UN POEME D’ACTUALITE
«Rien, en poésie, ne s'achève.
Tout est en route, à jamais».
Andrée Chedid
La poésie est intemporelle.
Alain Bosquet aurait rugi
face aux guerres de notre temps
qui n’épargnent pas les enfants.
Certains sont morts il y a quelques jours encore sous les bombes au Yémen. D’autres ont péri en Syrie, en Irak, en Afghanistan…et j’en oublie. Chaque jour, des bébés naissent en Méditerranée sur des bateaux de fortune. D’autres ont été arrachés à leurs parents aux Etats-Unis au nom de lois indignes décrétées par l'Occidental Trump.
Je leur dédie ce poème d’Alain Bosquet qui, d’Odessa à Paris via Bruxelles et les Etats-Unis, fut confronté dans son esprit et dans sa chair aux turbulences de notre planète
Alain Bosquet (1919, Odessa, 1998, Paris).
«Je crie pour les enfants perdus.
J’écris.
Je crie pour la femme éventrée.
J’écris.
Je crie pour le soleil qu’on souille.
J’écris.
Je crie pour la ville qu’on brûle.
J’écris.
Je crie pour l’arbre assassiné.
J’écris.
Je crie pour le rêve sans fond.
J’écris.
Je crie pour la planète folle.
J’écris
de ne pouvoir crier».
In Le Tourment de Dieu, 1986, Ed. Gallimard.
10:29 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, France, Histoire, Lettres, Société - People | Lien permanent | Commentaires (0) |