05/05/2013
AVEC SUPERVIELLE POUR LES AMIS INCONNUS
Embarquée dans une Aventure littéraire au long cours, je déserterai mon blog – sauf événement majeur – durant quelques mois.
Avec ce poème de Supervielle, je vous souhaite à tous un printemps
et un été riches en émotions littéraires et musicales,
et surtout en belles découvertes et rencontres
sur les bords de mer ou en montagne.
LES AMIS INCONNUS
«Il vous naît un poisson qui se met à tourner
Tout de suite au plus noir d'une lame profonde,
Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,
Elle voudrait chanter mais ne peut faire mieux
Que ses soeurs de la nuit les étoiles muettes.
Il vous naît un oiseau dans la force de l'âge,
En plein vol, et cachant votre histoire en son coeur
Puisqu'il n'a que son cri d'oiseau pour la montrer.
Il vole sur les bois, se choisit une branche
Et s'y pose, on dirait qu'elle est comme les autres.
Où courent-ils ainsi ces lièvres, ces belettes,
Il n'est pas de chasseur encore dans la contrée,
Et quelle peur les hante et les fait se hâter,
L'écureuil qui devient feuille et bois dans sa fuite,
La biche et le chevreuil soudain déconcertés ?
Il vous naît un ami, et voilà qu'il vous cherche
Il ne connaîtra pas votre nom ni vos yeux
Mais il faudra qu'il soit touché comme les autres
Et loge dans son coeur d'étranges battements
Qui lui viennent de jours qu'il n'aura pas vécus...»
* In LES AMIS INCONNUS, Gallimard, 1934.
P.S. A propos de rencontres (et retrouvailles) humaines, le 27 me Salon du livre de Genève, placé sous la houlette d'Isabelle Falconnier, nous en aura offert de très émouvantes et enrichissantes.
En plus de Jacques et Hubert (de Plonk et Replonk) pas revus depuis des lustres,
il y eut Anne, Françoise, Florence, Francine, Jean-Dominique, Pierre et Alain,
Jean-Michel, Mi-Phuoc, Pascal, Robi, Elodie, Xochitl, éditeurs, écrivains, illustrateurs, lecteurs...
Si cet été se montre véritablement estival, je les encourage à prendre le chemin de Venthône, le 15 juin, afin d'y retrouver THEODA– de Corinna Bille – sous les traits de Monique Décosterd du théâtre Les Montreurs d'Images.
Merci à la présidente du Salon international du livre et à tous ceux qui ont su créer une atmosphère aussi intime que chaleureuse et cosmopolite.
18:12 Écrit par Gilberte Favre dans Culture, Lettres, Monde, Nature, Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) |